Le bel, le grand arbre de Provence qui pousse spontanément partout et qui peut atteindre jusqu’à 25 mètres avec un tronc puissant et une ramure étendue. Avant qu’on y installe les platanes, c’était les micocoulier qui ornaient les places et les chemins des villages. S’il est majestueux et imposant, il fleurit très discrètement et ses fruits ne sont aimés que des enfants. Ce sont de tous petits fruits ronds dont la plus grande partie est occupée par le noyau. Il est recouvert par une pellicule brune peu épaisse et d’un goût délicieux. Dans mon village, en provençal, on l’appelle falibrouiller et d’autres fois falibrougier.
Histoire…
De la famille des ormes le micocoulier a toujours été présent sur les bords de la méditerranée. Les gaulois le considéraient comme sacré ainsi que les romains qui l’avait dédié au culte de Diane. En Afrique du Nord des fouilles ont montré, par la quantité de noyaux retrouvés, que les habitants des temps anciens utilisaient le produit de cet arbre.
Le micocoulier, arbre séculaire de la région fut longtemps exploité pour l’artisanat local.
…En Provence
A Sauve dans le Gard, il existait une industrie locale de production de fourches en bois pour la fenaison. Les plantations de micocouliers s’alignaient et on leur donnait déjà dans les champs une forme adaptée à la future fonction. Cela donnait des champs de fourches maladroites qui seraient affinées dans les ateliers. Cette industrie unique en France a duré jusqu’à l’arrivée de fourches métalliques.
A Sorède dans les Pyrénées Orientales, c’était la fabrication des fouets qui étaient à l’honneur le célèbre fouet de Perpignan qui accompagnait les charretiers. La souplesse des branches de micocoulier permettait de tresser le bois ce qui donnait force et flexibilité à cet outil.
Le bois d’une couleur noirâtre, dur et compact ne craignant aucun insecte, ni parasites était de très longue durée. Il servira à la fabrication des instruments à vent et des sculptures et de la vaisselle. Les noyaux du fruit donnent une huile utilisée autrefois pour l’éclairage. Majestueux, il ornait aussi les places et les rues des villes.
Malheureusement au fil des temps, le micocoulier a disparu au profit du platane à partir de 1850. Ce dernier devient le symbole des places provençales alors que le micocoulier qui pousse spontanément et qui ne porte pas de maladies est éradiqué. Il reste de très beaux spécimens vieux de quelques siècles dans les rues de la ville de Nimes et de temps en temps dans les villages d’énormes micocouliers surgissent au fond d’un jardin. Ils sont magnifiques et somptueux dignes d’orner un jardin de roi.
Botanique
Le micocoulier ou “celtis australis” de la famille des ulmacées est appelé fagrigoulié, fanabreguié bélicouquière ou falibrouillé. Selon les lieux en Provence il peut atteindre une hauteur de 25 à 30 mètres avec une cime arrondie.
C’est un arbre fort, grand et élégant qui peut atteindre 500ans. Ses fruits sont appelés, micocoules, falibrouilles, fabrégoulo, bélicoco, picapoulos. Le micocoulier aime vivre dans les coteaux, les garrigues, les haies et les rochers.
Ses feuilles sont ovoïdes, en pointes, à la base arrondies. La face supérieure est rugueuse, la face inférieure poilue et la bordure de la feuille de 5 à 15 cm est dentelée avec 3 nervures principales très marquées. Ses fleurs sont petites et dissimulées à l’aisselle des feuilles, à l’extrémité de longs pédoncules, ses rameaux sont retombants. Les fruits du micocoulier n’achèvent leur maturité qu’après le passage des premières gelées.